PHILIPPE MEUNIER


Le monde de Julien - 7


LE MONDE DE JULIEN - 7E PARTIE




En route pour le tour du monde

Après son bac, comme il n’était pas motivé pour faiure des études et qu'il aimait écrire et faire des photos, Julien a trouvé une place de reporter photographe dans un journal local. Ce travail lui allait comme un gant.

« Je partais le matin en reportage, souvent sur des sujets que j’avais choisi moi-même, et je rentrais en fin de journée au journal où je rédigeais mes articles, les envoyais à la frappe, faisais développer mes photos (c’était encore l’époque des pellicules), je choisissais les clichés qui illustreraient les articles, puis je disposais mes textes et mes photos sur les tables lumineuses du montage des pages. Et je ne me lassais pas du plaisir de voir mes articles imprimés dans le journal le lendemain matin. »

Jusqu’au jour où la routine a commencé à émousser son enthousiasme.

Un beau matin, Julien décidé de partir pour un tour du monde, avec un sac à dos et ma planche de surf sous le bras. C’était en 1977. Il avait 23 ans, les cheveux longs, la peau bronzée et une soif d’aventure à toute épreuve.


« J'ai quitté Tahiti, direction l'Amérique du Sud. Comme c'était l'hiver austral, et que je n'étais pas habitué au froid, je ne suis resté que quelques jours à l'île de Pâques, au Chili et en Argentine. Quand je suis arrivé au Brésil, j'étais de retour sous les tropiques. J'ai demandé au taxi de me déposer à la plage de Copacabana. La nuit venait de tomber. J’ai déposé mon sac de couchage au bord du rivage sur cette plage mythique immense et je me suis endormi un peu inconscient des dangers qui n’existaient pas sur mon île. Au milieu de la nuit, j’ai été réveillé par trois gars qui me demandaient je ne sais quoi puisqu’à l’époque je ne parlais pas le Portugais. Finalement, j’ai pu terminer ma nuit sans problème mais le lendemain, j’étais bien décidé à trouver un lieu plus tranquille pour dormir.


J’ai fini par trouver un petit hôtel pas cher dans un quartier populaire sympathique. Il était plein de jeunes de toutes nationalités, routards, comme moi, en quête d’aventure. Le soir, nous avions une grande tablée très animée dans le restaurant au rez-de-chaussée de l’hôtel, où nous mangions pour trois fois rien et où chacun racontait avec enthousiasme les rencontres de la journée.


J’ai fini par fréquenter un groupe de francophones qui louaient une grande maison dans le quartier bohème de Santa Teresa sur les collines surplombant la baie.

Vivaient là une demie douzaine de jeunes qui faisant des boulots divers. Il y avait Jean-Michel, le plus responsable, qui était professeur à l’université, Francis travaillait au service juridique consulat, Pierre le Français imprimait des t-shirt et construisait des dériveurs en fibre de verre, et puis il y avait François le Suisse, Lolo de Monaco et moi de Tahiti, trois voyageurs de passage.

Tous étaient de joyeux lurons et la maison était un haut lieu de débauche! On y organisait des fêtes pratiquement tous les week-ends après avoir invités des filles rencontrées dans des bars et des boîtes de nuit.

Je suis tout de suite tombé amoureux de ce pays. »


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